Littérature jeunesse : Versailles superstar
Quoi de mieux qu’un roman historique pour se plonger dans une époque et mieux en apprécier les subtilités ? Depuis quelques années, les éditeurs pour la jeunesse exploitent avec brio ce filon et l’on voit fleurir des collections de qualité destinées aux adolescents, tout particulièrement aux jeunes filles. Versailles, ses fastes, sa cour et ses coulisses demeurant un éternel sujet de fascination, de nombreux romans prennent pour cadre la cité royale. Pour vous aider à faire votre choix, si vous voulez faire plaisir à un(e) jeune ado aimant l’histoire et la lecture, Versailles in my Pocket a interrogé Capucine, une lectrice passionnée, qui nous raconte ses meilleurs souvenirs de lecture sur Versailles.
Complot à Versailles, d’Annie Jay, édité chez Hachette Jeunesse.
Le point de départ de l’intrigue – Pauline, petite-fille d’un ancien valet de Louis XIV déshonoré et ruiné par la faute de Mazarin, rencontre Cécile, une jeune enfant amnésique. Lorsque le roi invite Pauline à devenir demoiselle d’honneur de la reine Marie-Thérèse, Cécile la suit à Versailles. Ensemble, elles vont déjouer un terrible complot.
Ce que Capucine a aimé dans ce roman – « Les dialogues, drôles et bien écrits. L’intrigue, particulièrement enlevée, qui va de rebondissement en rebondissement. Les personnages, très attachants. Enfin, la description des coulisses de la cour.»
L’espionne du Roi Soleil, d’Annie Pietri, édité chez Bayard Jeunesse.
Le point de départ de l’intrigue – Lorsque le marquis de Maison-Dieu décède sur le champ de bataille, sa femme et ses enfants se retrouvent à la merci d’un oncle scélérat. Ce dernier intrigue afin d’épouser la veuve et de faire main basse sur sa fortune. Retranchés dans leur maison de Versailles, les Maison-Dieu tentent de se défendre. Mais Louis-Etienne, le fils aîné, est accusé de sorcellerie et embastillé. Clémence et Alix, ses sœurs (qui sont jumelles), sont convaincues que l’oncle a tout manigancé. Pour sauver son frère, la vaillante Alix va se mettre au service du roi en tant qu’espionne, et devient demoiselle d’honneur d’Angélique de Fontanges.
Le point de vue de Capucine – « J’ai adoré ce roman ! L’histoire est peu prévisible, l’héroïne Alix est en décalage avec son époque : elle aime l’escrime, l’équitation et l’action. Sa ténacité dans son combat pour sauver sa famille est extrêmement touchante. Par ailleurs, ce roman permet de mieux comprendre l’Affaire des Poisons et les procès de sorcellerie qui se tenaient encore à l’époque. »
A noter : Annie Jay a donné une suite à ce roman, intitulée Le collier de rubis.
Les colombes du Roi Soleil. Série (12 tomes) d’Anne-Marie Desplats-Duc, éditée chez Flammarion.
L’idée de départ – Cette série raconte l’histoire de jeunes filles issues de familles nobles ruinées, qui sont accueillies et éduquées à la Maison Royale d’éducation de Saint-Cyr, créée et dirigée par Mme de Maintenon. Certains tomes se passent en partie à Versailles, notamment Charlotte la Rebelle, Le secret de Louise, le rêve d’Isabeau, Adélaïde et le prince noir.
L’avis de Capucine– « Des romans que j’ai dévorés… Chaque héroïne poursuit un but, qu’il s’agisse de restaurer l’honneur de sa famille, de délivrer un proche ou de découvrir la vérité sur ses origines… C’est enlevé et très prenant. A lire et à relire ! »
A noter. La série a fait l’objet d’une adaptation en bandes dessinées. Les deux premiers tomes ont déjà été transposés, sur un scénario de Roger Seiter et sous le crayon de Mayalen Goust pour l’illustration.
Carla aux mains d’or, d’Annie Pietri, édité chez Hachette Jeunesse.
Le point de départ de l’intrigue – Carla, jeune Vénitienne, pratique la médecine à l’aide de plantes et possède un don de guérisseuse. Lorsque sa cousine, qui vit à Versailles, tombe gravement malade, Carla et son frère se rendent en France pour tenter de la sauver. Hélas, les voyageurs arrivent trop tard et, dépourvus de ressources, ne peuvent financer leur retour à Venise. Carla entre alors au service de la Grande Mademoiselle et va apprendre à ses dépens qu’il est dangereux d’utiliser les plantes en pleine Affaire des Poisons…
L’avis de Capucine – « A lire pour le personnage de la Grande Mademoiselle, grande oubliée des livres d’histoire. Carla est un peu trop lisse et gentille, mais elle reste attachante. »
Marie-Anne, fille du roi ‘’Premier bal à Versailles’’, d’Anne-Marie Desplats-Duc, édité chez Flammarion.
Le point de départ de l’intrigue – Jusqu’à ses 11 ans, Marie-Anne ignore l’identité de son père. Sa mère, la duchesse de La Vallière, décide alors de l’introduire à la cour où son étoile commence à pâlir. Marie-Anne va y gagner un père puisqu’elle découvre qu’elle est la fille du roi. Mais elle va aussi se trouver confrontée à un univers hostile et à sombres intrigues.
Le mot de Capucine – « J’ai aimé suivre les aventures de cette fillette, élevée loin de la cour et que rien ne préparait à la fausseté et à l’hypocrisie des courtisans. Sa haine envers la Montespan va la rapprocher de son demi-frère le Dauphin. Le style de l’auteure me plait aussi, et j’aime qu’elle emploie des mots de vieux français (qui sont expliqués en bas de page). Ce premier tome raconte l'enfance de Marie-Anne, future Mademoiselle de Blois, et ses débuts à la Cour. La série permet aussi de voir, de l’intérieur, l’avancée du chantier de transformation de Versailles. »
A noter : la collection compte désormais 4 autres tomes : Un traître à Versailles, Le Secret de la lavandière, Une mystérieuse reine de Pologne, La Malédiction du diamant bleu.
Les orangers de Versailles, d’Annie Pietri, édité chez Bayard Jeunesse.
Le point de départ de l’intrigue – Marion, fille d’un des jardiniers du roi, a passé son enfance entourée de fleurs et aime composer des parfums. Sur les instances de son père, elle entre au service de Mme de Montespan, qui va bientôt découvrir ses dons et vouloir les utiliser à des fins plus ou moins honnêtes. Mais Marion n’est pas fille à se laisser faire et elle va déjouer les plans de la favorite.
Ce que Capucine a aimé dans ce roman – « Pour moi, c’est le meilleur roman jeunesse mettant en scène Mme de Montespan, ses excès et ses caprices alors qu’elle arrive en fin de ‘’règne’’ dans le cœur du roi et que Mme de Maintenon est déjà présente à la cour. »
A noter : Annie Jay a donné deux suites à cet opus, Parfum de meurtre et Pour le cœur du roi.
A la cour de Louis XIV, Journal d’Angélique de Barjac, 1684-1685, de Dominique Joly, édité chez Gallimard Jeunesse.
Le point de départ de l’intrigue – La jeune Angélique entre au service de la princesse Palatine. Dans un contexte de tension aggravée entre protestants et catholiques, sa marraine (qui est sa seule famille) lui révèle que son catholicisme est le résultat d’une conversion à laquelle ses parents ont été contraints pour la protéger. Angélique, bouleversée, se tourne vers cette Religion réformée qui lui est inconnue, avec le concours de la Palatine et d’un de ses amis.
Ce qu’en dit Capucine– « Ce livre m’a permis de mieux connaître la Religion réformée et de découvrir un personnage haut en couleur : Madame, princesse Palatine. Il y a beaucoup de suspense et de tension car la jeune fille se sent espionnée et sait qu’elle risque gros. »
Marie-Antoinette à la cour de Versailles. Série (3 tomes) d’Anne-Sophie Silvestre, éditée chez Flammarion.
Le point de départ – Cette série raconte, par la voix de son confident l’Abbé Vernon, l’histoire de Marie-Antoinette, ses difficultés à la cour, son affrontement avec la Du Barry.
Ce qu’en dit Capucine– « J’ai aimé le point de vue du narrateur, l’Abbé Vernon. On découvre avec lui les ficelles du pouvoir, les alliances, les jeux d’influence. On est touché aussi par la nature légère et gaie de Marie-Antoinette, une jeune femme qui voulait avant tout être heureuse et s’amuser, dans une cour poussiéreuse et endormie. »
A noter : sur le même sujet, on peut aussi conseiller Marie-Antoinette, princesse autrichienne à Versailles, 1769-1771, de Kathryn Lasky, édité chez Gallimard Jeunesse. Il s’agit du journal imaginaire de Marie-Antoinette, où l’on en apprend notamment beaucoup sur son enfance en Autriche.
Bonne lecture !