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Publié par Corinne Martin-Rozès


Du 6 octobre 2018 au 3 février 2019 et pour la première fois, le château de Versailles consacre une exposition d’ampleur à Louis-Philippe qui transforma l’ancienne résidence royale en musée dédié « à toutes les gloires de la France ». L’occasion également de mettre en lumière l’implication directe du souverain dans ce projet et sa volonté de mettre en scène l’histoire nationale.

« A toutes les gloires de la France » : vous êtes-vous déjà demandé de quand datait cette inscription que l’on peut lire sur le fronton des deux pavillons d’accueil du château ? On la doit à Louis-Philippe, qui a joué un rôle considérable dans l’aménagement des lieux tel que nous les connaissons aujourd’hui. Prince libéral, l’héritier de la famille d’Orléans avait peu d’histoire commune avec le Versailles de l’Ancien Régime. Toutefois, dès son accession au trône en 1830, il marqua son intérêt pour le palais et s’emploiera à le transformer en monument national.  C’est ce que raconte cette nouvelle exposition-fleuve, baptisée Louis-Philippe et Versailles, à visiter jusqu’au 3 février 2019.

© Versailles in my pocket

 

© Versailles in my pocket

Le château dans
les années 1830-1848

Un peu d’histoire… Pendant ce que l’on appelle aujourd’hui la « Monarchie de Juillet », deux Versailles cohabitent. La résidence royale dans le corps central, mais aussi les Grands Appartements restaurés et remeublés, conservent leur appellation et leur destination. L’ancienne monarchie est surtout évoquée dans l’appartement du Roi, avec la chambre qui marque le point d’orgue de la visite. Ailleurs, dans les ailes du Nord et du Midi, des chantiers considérables sont entrepris. Louis-Philippe crée des galeries historiques d’une extrémité à l’autre du palais, ponctuant ainsi le parcours d’importants ensembles iconographiques : la galerie des Batailles, de Tolbiac à Wagram, la salle des États-Généraux et la salle de 1792, la salle du Sacre de Napoléon à laquelle répond la salle de 1830 à la gloire du nouveau monarque, et enfin les salles des Croisades et les salles d’Afrique, restées inachevées en 1848 à la chute du roi.

Salles d'Afrique © Versailles in my pocket

 

Vue de la Galerie des Batailles © Versailles in my pocket

La volonté de créer un musée ouvert à tous

Pour la mise en oeuvre de son projet, Louis-Philippe fait appel à un architecte qui est aussi ingénieur, Frédéric Nepveu (d’où le nom des deux avenues qui partent de la place d’Armes). S’il s’inspire du vocabulaire décoratif des Grands Appartements, celui-ci utilise aussi de nouvelles techniques, en particulier une structure métallique qui permet l’éclairage zénithal de la monumentale galerie des Batailles. Côté iconographie, les œuvres commandées (souvent monumentales) appuient le discours politique de Louis-Philippe qui a hérité de son éducation une conscience aiguë de l’histoire, avivée par la Révolution française et par la sensibilité romantique de l’époque. Les nombreux tableaux qui décorent les nouvelles galeries illustrent ainsi une histoire événementielle, ponctuée de noms glorieux. En transformant l’ancienne résidence des Bourbons en musée ouvert à tous, le Roi confirme sa vision pédagogique d’un palais au sein duquel les tableaux se lisent comme un livre d’images, en accompagnement d’un discours politique. Versailles n’est plus seulement un lieu de mémoire, il devient un lieu didactique. « Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. […] C’est avoir mis une idée immense dans un immense édifice, c’est avoir installé le présent chez le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l’empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un mot, c’est avoir donné à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France, cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles » a écrit Victor Hugo. Tout est dit.

La Salle des Croisades © Versailles in my pocket


 

© Versailles in my pocket

Des lieux réouverts au public après parfois des décennies de fermeture

L’exposition Louis-Philippe et Versailles démarre dans les salles d’Afrique et des Croisades, où de nombreuses toiles aux dimensions spectaculaires sont dévoilées au public. En prolongement, elle propose une véritable plongée dans le Versailles du XIXe siècle : vous pourrez entrer dans l’Opéra royal pour y découvrir les décors de théâtre réalisés pour l’inauguration des Galeries Historiques, le 10 juin 1837, miraculeusement sauvegardés. Votre visite se poursuivra par la salle des États-Généraux, ou encore la salle du Sacre et la salle 1792, toutes deux restaurées pour l’occasion, mais également les salles du Consulat et de l’Empire, les galeries de pierre telles qu’elles étaient à l’époque, avec les bustes d’origine et les luminaires Louis-Philippe d’époque. En poussant jusqu’à Trianon, vous pourrez voir un décor de « Palais gothique » planté sur la scène du théâtre de la Reine et vous aurez accès aux appartements privés de Louis-Philippe et de sa famille (dans le Grand Trianon). Une balade automnale qui peut se faire en solo ou en famille et ne manquera pas de vous étonner. 

Salle du Sacre © Versailles in my pocket

 

Plan des nouveaux espaces à visiter dans le château
(vous pouvez aussi le télécharger ici)

 

 

Salles d'Afrique et de Crimée

© Versailles in my pocket

 

Salles des Croisades

© Versailles in my pocket

 

Opéra royal

© Versailles in my pocket

 

Galerie des Batailles

© Versailles in my pocket

 

Salles du Consulat et de l'Empire

© Versailles in my pocket

 

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