« Le Roi est mort » : bien plus qu’une exposition
L’exposition « Le roi est mort », présentée du 27 octobre 2015 au 21 février 2016 au Château de Versailles, propose au visiteur une expérience inédite. Musique, lumière, décor : la scénographie nous plonge dans une atmosphère baroque et funèbre qui marque les esprits. De l’agonie du roi à sa mise au tombeau, tout ce que vous avez toujours voulu savoir (ou pas) vous sera dévoilé, sans que jamais le propos ne soit ennuyeux. Coup de cœur pour cette exposition hors norme.
Photo de couverture et tous visuels © Versailles in my pocket
Cet hiver, l’Établissement public du château de Versailles consacre une grande exposition à l’événement qu’a constitué la mort de Louis XIV, survenue il y a 300 ans, le 1er septembre 1715. La disparition du souverain, mi-homme, mi-institution, constitue un moment essentiel dans la construction de l’imaginaire monarchique, alliant le religieux (mort d’un chrétien) au politique (mort et résurrection du roi qui ne meurt jamais). De l’agonie à la mise au tombeau, elle tient de la représentation, du grand spectacle baroque et joue un rôle fondamental pour la société de cour dont elle marque plus que jamais les rangs. Une fois ce préambule posé, mon intention n’est pas ici de vous dévoiler ce que vous allez voir, car la surprise constitue un élément fort de cette exposition qui tient de l’opéra funèbre. Sur un sujet pourtant peu engageant, le château de Versailles réussit à nous proposer une expérience inédite et assez fascinante…
Le parcours de l'exposition retrace les détails de la mort, de l’autopsie et des funérailles de Louis XIV, les replaçant dans leur contexte, avant d'évoquer la survie (souvent paradoxale) de ce rituel depuis la Révolution jusqu’à l’époque contemporaine. Portraits d’apparat, statues et effigies funéraires, tombeaux, manuscrit du récit de l’autopsie du roi, pièces d’orfèvrerie du Trésor de Saint-Denis, médailles en or, emblèmes, ornements et mobilier liturgique des funérailles : les pièces exposées n’ont, pour certaines, jamais été présentées au public. Mais ce qui frappe, au-delà de ces éléments historiques, c’est l’atmosphère qu’a réussi à créer Pier Luigi Pizzi, bien connu notamment pour ses magistrales mises en scène d’opéra, à qui Béatrix Saule, commissaire générale de l’exposition, a fait appel pour illustrer ce grand spectacle baroque. Afin de ne pas gâcher votre plaisir, je n’en dirai pas plus ici. Seul avant-goût : la galerie photo ci-dessous, qui vous donnera un aperçu de la visite sans trop en dévoiler et, pour vous mettre tout à fait dans l’ambiance, la marche funèbre pour le convoi du Roi, d'André Danican Philidor.