« L'Ami du Roi » : un Anglais à la cour de Louis XIV
La romancière anglaise Rose Tremain vient de donner une suite à son best-seller « Le Don du Roi ». Dans ce second opus intitulé « L’Ami du Roi », le médecin britannique Robert Merivel fait notamment un court mais cocasse séjour à la cour du Roi Soleil. Un récit picaresque entre l’Angleterre, Versailles et la Suisse du Grand Siècle.
— Où l’on retrouve* Robert Merivel, médecin renommé et ami du roi Charles II d’Angleterre (ci-contre). Nous sommes en 1683, et le truculent docteur, du haut de ses 57 ans, n’est plus un jeune homme en âge de batifoler à sa guise. Sur les conseils de sa fille et pour combattre une forte tendance à l’apitoiement sur son sort, il décide de se rendre en France afin de se faire une place à la cour du Roi-Soleil. Et le voilà en route pour la « grande énormité », soit le château de Versailles tel que le lui a décrit Charles II.
— Mais Versailles, malgré ses beaux décors si brillants, cache des réalités plutôt sordides et se révèle vite n’être qu’un monde d’illusions. Econduit malgré la recommandation du souverain britannique, noyé au milieu de la multitude des solliciteurs, Merivel finit par trouver un coin pour dormir, sous les combles du Grand Commun, en compagnie d’un horloger néerlandais avec qui il partage un pot de chambre et des flocons d’avoine. Réduit à boire l’eau des fontaines, moqué par les courtisans en raison de l’absence de rubans sur sa redingote, le médecin fait heureusement au beau milieu de la Galerie des Glaces une rencontre aussi heureuse que fortuite. Madame de Flamanville, épouse délaissée d’un colonel des Gardes Suisses et botaniste expérimentée, va lui inspirer une fulgurante passion érotique.
— De son manoir du Norfolk au château de jeunesse de sa maîtresse, en Suisse, Merivel nous entraîne dans des aventures picaresques et touchantes. Car s’il cherche à donner un sens à sa vie en se lançant dans l’écriture d’un ouvrage philosophique, le quinquagénaire se laisse aussi souvent aller à la paresse et au rire. Vous l’aurez compris, Sir Robert reste avant tout un épicurien, qui ne peut concevoir la vie sans amour ni sans joie, mais aussi un homme sensible, profondément attaché aux siens.
Les œuvres de Rose Tremain ont été traduites dans 30 langues. Sélectionnée pour le Booker Prize avec « Le Don du Roi », la romancière a reçu le Prix Femina Étranger pour « Le Royaume interdit », le Whitbread Prize pour « Musique et silence » et le Orange Prize pour « Le Retour ».
*Nul besoin d’avoir lu Le Don du Roi pour apprécier ce second tome.
L’Ami du Roi, de Rose Tremain
Traduit de l’anglais par Edith Soonckindt
22€
428 pages
Editions JCLattès