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Publié par Corinne Martin-Rozès

 

La vie avant tout : le sous-titre de l’exposition Willy Ronis en RDA fait à lui seul office de programme, voire de manifeste. Car chez ce grand artiste qui définissait l'école humaniste comme « le regard du photographe qui aime l'être humain », l’émotion est de chaque plan. Organisée par la ville de Versailles et la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine dans le magnifique décor de l’espace Richaud, cette exposition visible du 19 mai au 19 septembre 2021 propose un voyage en ex-RDA où la scénographie met en perspective des clichés pris au-delà du mur de Berlin avec d'autres pris en France.

« Le photographe sur le qui-vive est comme l’amoureux qui attend une belle amie. Parfois elle ne vient pas, ou bien celle qui arrive en souriant n’est pas celle qu’il attendait. Qu’importe ! Ce qui compte c’est l’émotion, et l’aptitude à capturer son passage » confiait Willy Ronis (1910-2009). Le célèbre photographe humaniste français, connu pour ses clichés de Paris ou ses vues engagées du monde ouvrier, s’est rarement vu confier des missions à l’étranger. Ses deux voyages dans l’ex-République démocratique allemande (RDA), en 1960 et 1967, constituent donc à la fois une exception dans sa carrière et un témoignage exceptionnel. L’exposition présente 130 tirages et de nombreuses archives, et même un témoignage sonore, Willy Ronis ayant accordé à Nathalie Neumann, co-commissaire de l’exposition, des entretiens audio restés inédits à ce jour. 

Willy Ronis - [à gauche] Signes, Var, 1947 - [à droite] Wernigerode (Thuringe), 1967

 

Willy Ronis - Seuls au monde - Wernigerode (Thuringe), 1967

Des clichés qui font la part belle à l’humain

Si vous cherchez dans l’exposition un témoignage sur les pesanteurs de la vie en ex-RDA, passez votre chemin. Les messages engagés du photographe sont bien là mais restent sous-jacents, qu’ils concernent les réalités sociales ou politiques du pays. L’angle choisi par Willy Ronis est tout autre et fait la part belle à l’humain : enfants, femmes et hommes de tous âges, pris sur le vif dans des situations de la vie courante qui sont autant de petits tableaux de genre. Un parti pris cher au photographe, qui aimait composer ses photos comme des peintures. Conçue par la scénographe Laurence Fontaine, l’exposition déploie des duos d’images, rapprochements de clichés pris en RDA et en France. Un prisme comparatif qui constitue le fil rouge du parcours et fait écho à la manière dont Willy Ronis envisageait ses images : « J'ai la mémoire de toutes mes photos, elles forment le tissu de ma vie et parfois, bien sûr, elles se font des signes par-delà les années. Elles se répondent, elles conversent, elles tissent des secrets ». Tout est dit. ■

[à gauche] Prague, 1967 - [à droite] Paris, 1960

[à gauche] Prague, 1967 - [à droite] Paris, 1960

Espace Richaud - 78, boulevard de la Reine / 78000 Versailles
Ouverture de l'exposition : du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h - du 19 mai au 19 septembre 2021
Tarif : 5 € - Gratuit pour les - de 26 ans.

 Photos de l’exposition © Versailles in my pocket

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